Ré-inventer l’eau chaude
Généalogie du quotidien : la bouilloire, la douche et le
chauffe-eau.

Mémoire de fin d’étude

Sous la direction de
Noë Brand
(2019-2020)



Ce mémoire s’intéresse à l’eau chaude et aux objets et infrastructures qui l’entourent.
Cette recherche s’articule sous trois angles :
I. l’objet : le récipient qui permet d’utiliser l’eau chaude,
II. la ressource en elle-même : l’eau
III. les différentes sources de chaleur : l’énergie qui permet de la chauffer.













Ces trois parties sont rattachées à trois pratiques domestiques quotidiennes et ouvrent plusieurs questionnements : la bouilloire incarne l’objet de consommation dans le secteur alimentaire, on s’intéresse ici à sa faible durée de vie. La ressource «eau» orchestre nos rituels d’hygiène avec l’exemple de la douche et questionne la gestion de l’eau sanitaire. Puis l’énergie, représentée par le chauffe-eau, analyse notre manière de chauffer l’eau et l’habitat. La source d’énergie pose la question des émissions CO2 produits par les foyers en France.










Sous l’axe d’une recherche de l’efficience, ces objets et systèmes sont abordés avec une méthode de recherche généalogique. Le recensement de ces objets est un moyen de trouver un équilibre entre nécessité et confort d’usage, trouver le degré de progrès suffisant à l’usage de l’objet. Ces objets sont recherchés à travers le temps et l’espace grâce aux collections numériques de musées dans le monde. Remonter dans le temps et se priver de quelques progrès technologiques, permet aussi de retrouver une certaine ingéniosité et économie de moyen dans les solutions trouvées.
















Dans chaque partie, on retrouve une iconographie des objets collectés. Chaque objet possède une description précisant au possible, ses matériaux, son nom, sa marque, son designer, son année et son pays. Voici ici leur mise en cartographie, avec l’exemple des cafetières, les objets sont organisés sur l’axe horizontale selon une généalogie rudimentaire, de l’objet mono-matière fait à la main (à gauche) à celui aux multiples composants industriels (à droite).

Sur l’axe verticale on retrouve une classification chronologique, du plus ancien en haut au plus récent en bas, certain objet étant rudimentaire mais d’époque contemporaine. Pour les cafetières, la lecture est orientée sur l’évolution des matériaux et procédés de fabrication, puisqu’il est question durabilité de l’objet dans cette partie.













Chaque partie du mémoire, commence par une expérience dite de confort. Pendant 10 jours, il s’agit de se passer totalement d’eau chaude ou de chauffage. Cette expérience radicale permet de réveler des usages économiques et ingénieux d’ordinaire impensables. La réalité de ce manque appuie mon intuition de réguler ce besoin fondamental qu’est l’eau chaude dans l’habitat.














Chaque partie comprend également une partie théorique qui permet d’approfondir des connaissances sur des thématiques. Dans la première partie, se pose la question de l’exploitation des matières selon les territoires. Je pars à la recherche d’un « bon » matériau pour un récipient de chauffe, en terme de conduction thermique certes, mais aussi de localité et de durabilité dans le temps.












Dans la seconde partie, se pose la question de la consommation d’eau dans nos rituels d’hygiène, retracant l’évolution des réseaux et infrastructures qui nous alimentent en eau sanitaire. L’eau chaude à l’échelle du corps, nous amène aussi à traiter du commun et du privé, ou encore de l’injonction à la propreté propulsée par les découvertes pasteurinnes.












Puis dans la dernière partie, il s’agit d’englober la question de l’énergie. Elle ne se pose pas systématiquement dans notre quotidien, lorsqu’on loue un appartement ou on achète une maison le réseau est déjà présent. Pourtant la majorité de nos usages de l’eau chaude sont régis par ces infrastructures : il me semble important d’éclaircir les différentes sources d’énergie et leurs impacts.













Ce mémoire continue d’explorer une méthode de recherche déjà appliqué aux projets, constituée à la fois d’une base de données iconographiques de l’existant et d’un corpus donnant les informations nécessaires à la compréhension d’un objet : il vulgarise les techniques ou technologies présentes, les replace dans son contexte historique et questionne sa nécessité et son marché.










Camille Chapuis
& Céline Déprez






Studio de design

Diplômées de l’ENSCI les ateliers, nous fondons Super solide en 2022 pour développer des objets low-tech et robustes pour la maison. De la conception à l’auto-édition, l’enjeu pour nous est de proposer à un large public, des objets conscients qui nous aident à ralentir notre consommation de bien et d'énergie, en s’ajustant aux normes de confort acquis.